dimanche 12 juillet 2015

Le moite poisseux du corps de la petite



J'avais posé un collet en fil d'étain juste en contrebas de la rivière. Je le connaissais par coeur désormais. Le cercle était de dimension parfaite et j'avais pris soin d'être méticuleuse, précise, vicieuse. Le rythme de ses journées étant toujours le même, je savais qu'après avoir déjeuné, il viendrait tâter du tibia les herbes hautes. La sensation humide de sa pilosité collée lui rappellerait sans doute le moite poisseux du corps de la petite dans la tourbe de ses cuisses. Je savais qu'il aimait les détails. Il y était attentif plus qu'aucun autre.

Glaner les réminiscences de ses secrets tout le long de sa route était devenu ma principale occupation. L'ego, attiré par sa propre odeur, a cela de fascinant qu'il plonge immédiatement. Je le vis progresser, ses longues jambes comme galvanisées d'une hâte enfantine. Il avait le dos nerveux lorsqu'il s'agenouillait enfin, les doigts caressant, fascinés, la boucle du collet. Narcisse se vit beau, paré du collier d'étain.



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