Photo : Lost in translation, Sofia Coppola
Parfois
je regarde par la fenêtre et je me vois sauter. Ça dure deux
secondes. J'ouvre, je monte, je saute. Ça n'a rien à voir avec un
désir quelconque d'en finir. Davantage avec celui de commencer.
Sauter dans le vide, faut pas croire, c'est pas juste crever. Quand
j'm'imagine prendre l'élan, je poétise le truc un minimum. Je
pleure pas. J'ai du rouge à lèvres et je suis pieds nus en robe.
C'est beau une fille comme ça, les hommes aiment les petits pieds.
J'ai pas mis mes yeux non plus parce que je me trouve plus jolie
quand j'suis myope. En flou, il y a des visions plus harmonieuses,
des perceptions apaisées et je me vois plonger en arabesques,
flotter, légère, et je m'en tape complètement de toi. Tu n'es plus
là. Tu n'existes plus. Même ton souvenir n'a jamais été. Je
regarde par le fenêtre et je me vois sauter.
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