dimanche 2 août 2015

Follow the yellow brick road



J'ai vu - cru voir - une ligne alléchante à suivre en ce qu'elle paraissait à l'ombre des tiges,des strates, qui sans relâche cinglent les joues vierges. Ce n'est pas blâmable que de tenter, que de regarder content alors, la verticalité sous ses semelles. On peut y croire un temps. On peut se persuader d'être quelqu'un lorsqu'on tient bien le chemin et qu'on ripe à peine le vide.

Dès lors, je le concède, je me suis grisé des beignets gras de la flatterie, des cancans de cour et des dessous peu farouches qui bordèrent naturellement les berges de mon numéro de funambule. J'ai dégurgité des litanies entières jusqu'à la nausée afin de repaître les ventres avides des yeux rivés. Me suis-je cru intéressant? Assurément.

La moue vile d'un Frédéric Moreau, le regard allumé d'un Julien Sorel, j'ai, en léchant la ligne au sol, palpité d'en être.

Mon cri a inondé les fossés longtemps, espérant recouvrir les sons stridents des voix anciennes et j'ai à peine déposé le voile de la modestie sur mon génie.

Je sais que ceux naguère qui distillaient mes palabres futiles sous leurs langues avant la nuit, seront les premiers à hurler à l'imposture.

Et oui. Je ne suis qu'un arriviste qui a usé de sa plus belle arme afin d'avoir un jour un trésor dans une boîte.

Vous êtes mon ami Roger, je vous estime. Mais j'ai tué votre fille parce que je l'aimais. Personne ne vous la rendra.

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